Chiang Mai

Chiang Mai, la Rose du Nord, 2ème ville de Thaïlande, capitale de la Province éponyme, est une destination touristique importante. Je crois d’ailleurs n’avoir jamais autant entendu parler français en Thaïlande que dans cette ville. Aussi, pour ceux qui peuvent s’en accommoder, je conseillerais d’y aller plutôt hors saison. Cette année, comble de malchance, la météo n’a pas été de la partie et la mousson a apporté son lot de pluies torrentielles tout au long du séjour.

Tout d’abord, l’hôtel, the 3 Sis. Choisir un hôtel sur internet comporte toujours une part d’aléas. En croisant les appréciations entre les différents sites de location, en éliminant les appréciation qui sont soit trop dithyrambiques, soit trop assassines, on arrive à se faire une idée assez correcte de l’endroit. The 3 Sis n’a pas échappé à la règle et nous avons été agréablement surpris. Très bien situé dans la vieille ville, il permet de faire beaucoup de choses à pied. Son charme suranné n’est pas du tout désagréable et son personnel est assez jeune, sympa, souriant et pas du tout inexpérimenté : ils savent se mettre en quatre pour vous servir.Je regrette malgré tout que leur système de gestion du wifi soit particulièrement ennuyeux et vous force à vous reconnecter chaque fois que votre tablette se met en veille. J’ai fini par me connecter sur mon téléphone en mode partage.

Je passerai outre tous les poncifs d’une visite à Chiang Mai, que ce soit à l’intérieur de la vieille ville où aux alentours. Les officines auto proclamées « Office du tourisme » essaieront de vous canaliser dans les endroits les plus connus et les plus visités, idem pour les chauffeurs de taxis ou de Tuk Tuk qui leur servent de rabatteurs. Il y a manifestement une entente sur les prix : ce sont les même quelque soit l’organisme que l’on contacte. Toutefois, il n’est pas idiot lors d’une première visite de passer par eux, ils ont les structures pour vous organiser une excursion d’une journée et de vous faire voir les points principaux à « la carte ». Dans ce billet, je me contenterai de vous présenter les endroits qui m’ont marqué, qui sont à mes yeux, soit dignes d’intérêt, soit pour lesquels j’ai eu un « coup de cœur » et je passe sous silence toutes les attractions de l’industrie du tourisme de masse telles que la descente en radeau de bambou (sympa pour les gamins), la ferme aux tigres et le village des femmes aux long cou où il faut payer un droit d’entrée pour avoir le droit d’acheter de la bimbeloterie.

Wat Phan Tao. Il est situé à quelques minutes à pied de notre hôtel. J’ai une affection toute particulière pour l’endroit et je vais le voir chaque fois que je passe à Chiang Mai. Sa construction remonterait au 14ème siècle. Le nom Phan Tao, signifiant mille creusets, indique que ce temple devait être équipé de fours de fonderie pour couler les représentations du Bouddha.

Le wat Doi Suthep est situé à une quinzaine de km de Chiang Mai et les taxis collectifs vous y amèneront pour 30 THB par personne. Ce temple est accessible par un escalier de 309 marches dont on dit que le couple qui les montera à pied, en se tenant par la main, ne se séparera jamais. Aujourd’hui, un funiculaire permet d’accéder au temple sans se fatiguer moyennant la somme de 50 THB par personne : il n’y a pas de petits profils. Malchance ce jour là, nous avons visité ce temple sous une mousson battante et la visibilité était quasi nulle. alors que de la terrasse qui jouxte l’ensemble du temple offre un superbe panorama sur la ville de Chiang Mai située en contrebas.

Les origines de ce temple se perdent dans la nuit des temps et tiennent plus de la légende que de la rigueur scientifique. Il se dit que ce temple aurait été fondé en 1383 lorsque le premier stupa a été construit. Toujours selon la légende, Sumanathera, un moine du royaume de Sukkhotai, a eu une vision dans laquelle on lui demande d’aller à Pang Cha rechercher une relique. Il y a trouvé un os doté de pouvoirs magiques que certains attribuent au Gautama Bouddha : il luit, disparait, réapparait, se déplace, se reproduit… Il décide donc de l’apporter au roi de Sukkhotai, Dhammaraja mais, malheureusement, le miracle ne se reproduit pas. Dhammaraja se désintéresse de la relique qui est donnée au roi Nu Naone du royaume de Lanna. Le moine Samanathera amène la relique à ce qui est aujourd’hui la ville de Lamphun. Arrivée à Lamphun, la relique se brise en 2 morceaux. Le plus petit est conservé dans un temple de Suandok, le plus grand est placé sur le dos d’un éléphant blanc lâché dans la jungle. La légende dit que l’éléphant est allé au Doi Suthep, s’y est arrêté, a barri 3 fois et s’est écroulé mort. La mort de l’éléphant, blanc de qui plus est, a été interprété comme un présage et le roi Nu Naone décide de construire un temple à cet endroit, petit temple au début, qui s’est enrichi au fil des siècles. Le Wat Doi Suthep est considéré par de nombreux thaïs comme étant un lieu saint.

Wiang Kum Kan, les ruines de la cité ancienne. Cette ancienne ville située à 5 km au sud de Chiang Mai, a été construite du 11ème au 12ème siècle. Les temples étaient en briquettes de terre cuite et les maisons en bois de teak. Cette ville a été abandonnée au 13ème siècle, à la suite d’inondations trop fréquentes. Les maisons en bois de teak ont toutes disparues, il ne subsiste aujourd’hui que les fondations des temples. Aujourd’hui encore, l’endroit est sujet aux inondations qui submergent le tout.

Ne subsistent maintenant que le wat Chang Kam et le Chedi Si Liam.

Quittons les temples pour le Marché du dimanche, connu aussi sous le nom de Walking street market. C’est un grand marché, qui ouvre de 16h00 à minuit et s’étire sur plus d’un kilomètre entre Tha Pae Gate et la bout de la rue Ratchadamnoen road. Ratchadamnoen road est fermée à la circulation pendant la durée du marché, ce qui permet au piéton de circuler entre les stands, marchander avec le vendeur, sans avoir le soucis permanent de faire attention à la circulation, notamment aux 2 roues qui se faufilent à travers les piétons . Contrairement au « Night Market », qui se tient tout les soirs et qui est la Mecque de la copie, le « Sunday Market » est la vitrine de l’artisanat local. Il y a plein de petites boutiques, de vendeurs de street food, de petits restaurants où vous pourrez siroter une bière bien fraîche ou manger un morceau en regardant passer le chaland. Le marché s’anime davantage à la tombée de la nuit, avec les bateleurs, musiciens et petits orchestres qui vous offrent des prestations variées. Et si vos pieds vous faisaient souffrir à force d’avoir piétiné, n’oubliez pas de vous offrir un foot massage pour une somme modique.

Et le Khao soi ? Il est impensable d’aller à Chiang Mai sans goûter au moins une fois ce plat iconique de la région. C’est un curry, de la consistance d’une soupe, style curry jaune, avec du lait de coco, additionné de nouilles aux œufs frites, de nouilles aux œufs bouillies, de piments rouges frits à l’huile, de légumes marinés, d’oignons échalotes locaux et d’une viande qui sera du poulet, du porc, voire du bœuf. Il existe une variante avec des nouilles de riz, plates et larges, consommée surtout dans la partie orientale du nord de la Thaïlande.
Quoiqu’il en soit, c’est un must à ne pas manquer.
De nombreux restaurants en proposent dont le fameux Aroon rai où vous envoient tous les rabatteurs, chauffeurs de taxi et de tuk tuk : Bien sur, ils sont commissionnés sur les clients qu’ils envoient (Un petit carnet à faire tamponner…). Aroon rai, que j’avais apprécié il y a une dizaine d’années est devenu une usine à touriste et y a perdu son âme, diluée dans le profit et l’exploitation des masses touristiques. Je le déconseille, leur soupe est au khao soi ce que Mylène Farmer est à l’opéra. En outre, j’ai réellement eu l’impression de déranger leur personnel, peu souriant pour ne pas dire à la limite de l’impolitesse.

Alors que faire ? J’ai 2 méthodes qui valent ce qu’elles valent. La première consiste à errer dans les rues, jeter un coup d’œil dans les restaurants et voir qui est à table : Des occidentaux ? Des touristes asiatiques (chinois, japonais, thaïs) ou des locaux. C’est cette dernière clientèle que je privilégie et je n’ai été que très rarement déçu. La seconde consiste à discuter avec son chauffeur, quand on en a un, et lui demander où lui il va le manger. C’est plus aléatoire car ils sont tous commissionnés mais la plupart du temps ils me disent de rester 5 à 10 minutes, le temps pour eux de faire tamponner leur carnet pour les commissions, puis ils m’amènent dans un petit restaurant populaire local, où l’on paye une misère pour un bol de khao soi sublime.

Comment se rendre à Chiang Mai ? Les « tour operators » ont tendance à vous vendre un package complet et vous glissent dans le lot le voyage en train. Comme généralement il a lieu de nuit, ça permet d’économiser sur le prix des chambres. Toutefois, il faut espérer qu’il n’y ait pas de panne de climatisation dans le train, ce n’est pas qu’une vue de l’esprit… Pour moi qui habite une partie de l’année en Thaïlande, je privilégie la solution hôtel et avion. Il y a suffisamment de compagnies low cost pour se trouver un aller-retour Bangkok Don Mueang – Chiang Mai pour un prix modique. Quant aux hôtels, des sites comme agoda.com, booking.com et autres vous proposent des promotions tout au long de l’année. Pour le transfert aéroport-hôtel, soit votre hôtel a une navette, gratuite ou non, soit vous prenez un taxi (500 THB) et le tour est joué. Bien souvent, le chauffeur de taxi vous laissera sa carte et vous proposera de vous emmener le lendemain visiter toutes les attractions touristiques situées autour de Chiang Mai.

En conclusion, je dirais que Chiang Mai est une ville chargée d’histoire qui vaut le déplacement et mérite qu’on lui consacre un peu de temps. Elle est très bien desservie par bus, train ou par air. De nombreuses compagnies low cost se posent à Chiang Mai et vous n’aurez que l’embarras du choix (Air Asia, Bangkok air, Nok Air…) pour les vols domestiques. Les vols internationaux ne sont pas en reste, généralement avec un stopover à Bangkok. J’aurais personnellement tendance à proposer un vol sur Bangkok, y rester quelques jours car il y a tant de choses à voir, puis de prendre un vol low-cost sur Chiang Mai.

N’hésitez pas à me laisser un mot en commentaire et, si vous avez quelques interrogations, je me ferai un plaisir de les lever dans la mesure de mes possibilités.

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