Besalú, dans la province de Gérone, est un bel exemple d’architecture médiévale catalane. Enclavée dans la région de la Garrotxa, elle est située à un pas du spectaculaire Parc naturel de la zone volcanique de La Garrotxa et des derniers contreforts de la zone orientale des Pyrénées de Gérone. Son centre historique a été déclaré bien d’intérêt culturel  pour l’abondance de ses édifices médiévaux. Elle fut entre 898 et 1112 un comté indépendant du même nom. Besalú est principalement connu pour son très bel ensemble historique et architectural. L’abbaye bénédictine fondée en 977 est dédiée à Saint Pierre, Sant Pere, de Besalú. Il est aussi attesté que c’est à cet endroit que se déroula un concile en 1077 se voulant dans la continuité de celui de Gérone (1068). Son noyau urbain se caractérise par un grand nombre de rues et des façades en pierre : l’édifice de la Cùria Real qui administrait la justice ; et la résidence des Cornellà, avec sa galerie romane à arcades.

Parmi les monuments religieux, citons les églises de Sant Pere, Santa María et Sant Vicenç, qui allient des éléments romans et gothiques. Par ailleurs, l’église de Sant Julià (XVIIe siècle) possède un remarquable portail décoré de façon profuse.

On y trouve également des vestiges importants provenant du quartier juif qui exista au Moyen Âge en cette localité. Les restes de la synagogue et d’un bain rituel de purification (mikvé) visibles près du fleuve Fluvià témoignent de la présence dans la ville d’une importante communauté juive jusqu’au début du XVème siècle.

Le pont roman fortifié fut érigé au XIIe siècle sur la rivière Fluvià. Il servait de péage pour entrer dans la Garrotxa pyrénéenne. C’est la première chose que vous voyez en arrivant à Besalú.

L’église San Pere est ce qui reste d’un monastère bénédictin fondé en 977 par le comte Miró de Besalú. La première église fut consacrée en 1003. L’Eglise actuelle, seul élément qui reste de l’ancien monastère, date de la fin du 12ème siècle. L’église rénovée en 1160 est une basilique à trois nefs avec une grande abside centrale . Elle présente un curieux déambulatoire, formé de cinq arcs soutenus par quatre paires de colonnes. La nef est couverte d’une voûte en berceau.

Au Moyen Âge, seuls étaient autorisés à y pénétrer les pèlerins venus adorer les reliques de saint Prime et saint Félicien. Les chapiteaux, minutieusement travaillés, dénotent l’influence de l’Italie du Nord. Le thème des chapiteaux varie des feuilles d’acanthe aux figures humaines, l’un d’eux représente Hérode conseillé par le diable et un autre le massacre des Innocents. La façade de Sant Pere présente une fenêtre de style italien avec deux lions symbolisant la force, la puissance et la protection offertes par l’Église. Sous les lions, un singe et un homme figurent le mal et le paganisme; lorsqu’il pénètre dans l’église, l’homme serait ainsi à l’abri des forces maléfiques.L’extérieur est décoré avec des arcs et une frise en dents de scie. Les arcs sont emplis avec des têtes humaines ou animales et des motifs géométriques.

L’église Sant Vicenç dont on retrouve la trace dans des écrits datant du XXème siècle. La construction actuelle date de la fin du XIIème siècle, quand on a reconstruit cette église, dans une transition entre le style roman et le style gothique. Outre une élégante abside et deux absidioles, l’église présente sur ses portails de remarquables éléments décoratifs (colonnes, chapiteaux, reliefs et archivoltes).

Les travaux n’ont pas été achevés avant le XIIIème siècle et certaines parties comme la porte et probablement la partie principale de la façade ouest n’ont pas été terminées avant la fin du XIVème siècle. Le clocher date du XVIIIème siècle.